Moins connu et médiatisé que les poteries, bijoux et tapis, moins pratiqué également, l’artisanat traditionnel de la vannerie (l’art de tresser des fibres végétales pour fabriquer des objets variés) constitue néanmoins une richesse patrimoniale de la Kabylie. Production tant utilitaire que décorative, la vannerie permet à de nombreux foyers d’arrondir leur fin de mois, dans une région montagneuse limitant le travail de la terre et l’élevage du bétail.
Les principaux lieux de production de la vannerie sont Djemaâ-Saharidji, Tizi Ouzou, Aïn Maziab, Aït Aggouacha, Bord Menaïel et Dellys.
Les fibres végétales utilisées sont de plusieurs sortes. Du fait de la disponibilité de l’alpha, du raphia et du palmier nain la vannerie connait un développement important en Algérie. L’alfa sert notamment à la fabrication d’ustensiles de cuisine (plats et dessous de verres, ronds de serviette, plateaux, coquetiers, coffrets pour dattes) pour les nomades car elle est légère à transporter. La vannerie en alpha et raphia est pratiquée par les femmes.
L’osier fut ensuite employé lors de son introduction par les colons français, plus souple, plus pratique, plus esthétique aussi, il permet d’élargir la gamme des produits de la vannerie (grosse vannerie – coffres, fauteuils, paniers, corbeilles à linge, à pain, à fruits, berceaux et landaus, vannerie de décoration…) Le roseau est employé pour la confection de grandes corbeilles et pour les nattes servant à la consolidation des plafonds des maisons traditionnelles. La vannerie en roseau emploie une main-d’œuvre masculine.
Pratique millénaire, mais pratique en voie d’extinction à l’instar des autres domaines de l’artisanat traditionnel, son déclin est dû à plusieurs facteurs : manque de matières premières obligeant à importer (et donc augmentation des coûts), contraintes de la commercialisation, vieillissement des artisans sans que la nouvelle génération ne prenne la relève, manque de perspectives économiques, concurrence de produits plus modernes et standardisés.